Pays Toy et gardiennage des troupeaux ...

03-10-2012 à 19:56:41
Vous avez sans doute lu sur Férus l'article qui concerne l'imposture du Pays Toy et de l'AOC Barèges-Gavarnie qui revendiquent le non gardiennage des troupeaux depuis la nuit des temps !
http://www.ferus.fr/actualite/pyrenees-aoc-bareges-gavarnie-limposture

Vous avez sans doute lu sur la Buvette des Alpages le dossier qui apporte la preuve du contraire à travers les écrits de l' Instituteur Jean Pierre Rondou
http://www.buvettedesalpages.be/2012/09/pays-toy-story.html

Dans ce Pays Toy réfractaire au gardiennage et alentours ( Vallée de Campan ) ce n'est qu'à partir de la première guerre mondiale qu'on a délaissé l'élevage bovin qui était prioritaire jusque-là pour se tourner ensuite petit à petit vers l'élevage ovin . Dans cet élevage exigeant, les vaches qu'il fallait traire quotidiennement ( lait - beurre )impliquaient donc la présence systématique de vachers sur les alpages , ces vachers s'occupaient également des moutons qui venaient en complément . Après l'obsolescence de la filière du beurre , filière d'excellence mais devenue non compétitive en face du beurre Breton et de Charentes-Poitou le pastoralisme de cette région , passée la grande guerre , ne se consacrera quasiment plus qu'à l'élevage ovin ( viande ) et délaissera les vaches . Dès cette époque l'homme prendra très vite l'habitude de laisser vagabonder ses animaux . Ce vagabondage, conséquence de la démission de l'homme , a plusieurs origines ... Les origines principales en sont : d'abord la disparition des vachers qui n'ont pas été remplacés puis , la pénibilité du métier de berger , son statut social précaire , la raréfaction et l'absence des grands prédateurs surtout à l'étage supérieur de la montagne ( Barèges -Gavarnie ) avec en parallèle une industrialisation généreuse qui a été pourvoyeuse de main d'oeuvre dans les usines, dans des corps de la fonction publique ( sncf, edf , etc ) et dans le tourisme . A partir de là il était socialement plus valorisant d'aller travailler " à la ville " ou à la station de ski et d'avoir en complément le bénéfice du troupeau de moutons qui de par son errance et son autonomie ne demandait que très peu d'entretien ...

Il va donc falloir dans ces régions réfractaires revenir aux méthodes de gardiennage du 19ème et du début du 20ème siècle si on veut demain un pastoralisme de cohabitation avec une population d'ours dont le seuil de viabilité optimale restera à définir avant de songer à une quelconque régulation . Il faudra par ailleurs développer des outils de cohabitation et de valorisation qui inciteront le pastoralisme à " supporter " la présence de l'ours .

Chaque troupeau devra être sous la tutelle d'un berger et de ses patous et être mis sous protection la nuit . Subventions et remboursements des prédations ( qu'il reste certainement à améliorer pour tous ceux qui font l'effort de la cohabitation ) devraient être tributaires de cette condition .

En attendant rien ne sera possible sans de nouvelles réintroductions capables de lutter contre l'endogamie et les effets pervers de la consanguinité qui va en découler .

Mais revenons-en à nos moutons ...

Pour tous ceux qui veulent poursuivre la lecture de JP Rondou , instituteur à Gèdre, qui apporte la preuve irréfutable du gardiennage en Pays Toy , je vous conseille de lire le témoignage d' Henri Fédacou ( 1897- 1984 ) qui a été son élève sur les bancs de la communale de Gèdre et qui va dans le même sens de l'histoire . Non! Il n'y a jamais eu un non gardiennage des troupeaux en Pays Toy institué de façon immémoriale depuis la nuit des temps comme voudraient nous le faire croire le cahier des charges de l'AOC Barèges-Gavarnie , Marie-Lise Broueilh, M.Louis Dollo et d'autres ...

A lire donc absolument : " Henri Fédacou raconte / La vie montagnarde dans un village des Pyrénées au début du siècle " de Georges BUISAN aux Editions CAIRN .

Et pour compléter le tout je vous conseille la lecture tout aussi passionnante d' " Hier en Vallée de Campan / Vie montagnarde et communautaire d'un village des Pyrénées Centrales " , toujours de Georges BUISAN aux Editions CAIRN .

La lecture de ces témoignages est essentielle pour bien comprendre la vie pastorale de cette région des Pyrénées Centrales au 19ème siècle ainsi qu'au début du 20 ième.

Bonne lecture !

" Avant la guerre de 1914, nous montions nos troupeaux , vaches et brebis, l'été dans un pâturage de Gavarnie . Notre couyelà, c'est à dire l'endroit où se rassemblait le troupeau et où se trouvait notre cabane, était dans la Vallée des Espécières, au lieu-dit Ets Toussus ...Nous montions début juin avec les troupeaux, notre premier travail étant de remettre la cabane en état pour la rendre habitable : mettre des plaques de gazon sur le toit s'il avait souffert pendant l'hiver et préparer la yasso, le coin pour dormir, avec de jeunes branches de sapin et des fougères . Nous restions dans ce couyelà jusqu'au 15 août ... "
Henri Fédacou / Berger en Pays Toy jusqu'en 1924
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12-10-2012 à 09:49:20
Vous dites : Il va donc falloir dans ces régions réfractaires revenir aux méthodes de gardiennage du 19ème et du début du 20ème siècle
Mais qui êtes-vous donc pour imposer à une population de montagne de vivre comme au 19ème et 20ème siècle ?
Je ne sais pas ce que vous faites dans la vie, mais je propose que vous reviviez comme au 19ème siècle, sans tout votre confort, sans votre véhicule, sans sécurité sociale ...

Il est temps que vous reveniez sur terre !!!!! Et arrêtez donc d'imposer aux autres ce que vous ne vous imposeriez pas à vous-mêmes !
ça suffit à la fin !