oui, bien entendu c'est la Dépêche, à prendre avec les précautions d'usage (d'autres journaux relatent plus ou moins différemment suivant les interviews des randonneurs). Cependant, je ne sais si tu as vu, ils ont fait deux autres articles à propos de cette "rencontre" dont interview avec un technicien du ROB que du coup je mets là :
Publié le 26/06/2018 à 07:16
«Croiser une femelle et ses petits, c'est très rare», selon un technicien à la Fédération de chasse de Haute-Garonne - Geoffrey Darmani, technicien à la Fédération de chasse de Haute-Garonne, détaché auprès du «réseau Ours brun» de l'ONCFS
Vous avez croisé Vincent et son fils Paul à Melles, le lendemain de leur rencontre avec cette ourse et ses petits. Dans quelles conditions ?
Totalement par hasard. J'étais avec mon chien, et les ai rattrapés sur un sentier. On s'est salués, ils m'ont demandé de quelle race il était, et j'ai répondu que c'était un chien d'ours de Carélie, une race d'origine finlandaise. «Tiens, en parlant d'ours», ont-ils embrayé... et ils m'ont raconté leur aventure.
Leur réaction à la vue de l'ourse et de ses petits a-t-elle été la bonne ?
Absolument. Ils sont restés calmes, debout, n'ont pas cherché à fuir ou à poursuivre l'ourse
Qu'est-ce qui a déclenché la charge de l'ourse en leur direction ?
Sans hésitation, c'est leur chienne qui a déclenché la réaction de l'ourse. Elle est partie devant, en aboyant. L'ourse a voulu protéger ses petits, et a chargé le chien, qui est venu se réfugier près de ses maîtres. C'est là que l'ourse les a aperçus, et elle a rebroussé chemin.
S'ils avaient tenu leur chienne en laisse, cela serait-il arrivé ?
Je ne pense pas. Si la chienne n'était pas allée au-devant de l'ourse, celle-ci serait restée silencieuse, et aurait simplement
regardé ces promeneurs s'éloigner. Il est extrêmement rare de croiser une femelle et ses petits dans la nature. Moi-même, en cinq ans, de métier, j'ai déjà vu des ours, mais jamais de femelle avec ses petits.
Pour quelle raison ?
Leur survie dépend de leur discrétion. Ils se déplacent peu, contrairement aux mâles en période de reproduction (mai-juin), par exemple.
Les mois de mai et juin sont donc les mois où il est le plus «facile» de croiser des ours dans les Pyrénées ?
Oui. Cela ne signifie pas qu'ils se baladeront à la vue de tous, attention. Les ours, mâles ou femelles, sont de toute manière très discrets. Ils aperçoivent le promeneur de loin, restent immobiles ou s'éloignent. Ils ne cherchent absolument pas le contact ou la rencontre.
Avez-vous pu identifier cette femelle et ses petits ?
Non, elle n'est pas encore identifiée. Mais elle avait été aperçue, de loin, par un autre collègue, une dizaine de jours auparavant. Un technicien et son chien doivent se rendre sur le lieu de l'observation indiquée par ces randonneurs, pour effectuer des relevés (crottes, poils). Cela pourrait nous permettre de l'identifier. Avec une crotte d'ourson, plus petite que celle d'un adulte, on peut connaître l'identité du père et de la mère, après analyse.
Quelle stature un ours femelle peut-il atteindre ?
Elle pèse environ 80 kg. Pour vous donner une idée, c'est un gros sanglier, 60-70 cm de hauteur à 4 pattes, et 1,60 m debout. Les deux oursons, eux, sont plus petits qu'un épagneul breton. Les mâles, eux, peuvent atteindre 1,80 m debout.
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enfin, je mets le dernier article, dont tu cites une partie, en entier pour ceux que ça intéresserait, sur ce coup-là je trouve que La Dépêche a fait son boulot correctement :
Publié le 26/06/2018 à 07:13, Mis à jour le 26/06/2018 à 07:16
Homme-ours : quatre cas d'agression en 14 ans
Ce n'est pas la première fois que des hommes, randonneurs, chasseurs ou éleveurs, se retrouvent en présence de l'ours. Ces rencontres ont d'ailleurs fait l'objet d'une étude détaillée de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), qui a publié en 2011 un rapport scientifique sur le bilan des rencontres ours-hommes de 1996 à 2010. «Dans le cadre du suivi opportuniste ou systématique de la population d'ours, 495 cas de rencontres homme-ours ont été relevés entre 1996 et 2010 dans les Pyrénées françaises», explique l'ONCFS.
Les randonneurs sont ceux qui rencontrent le plus l'ours
«Les randonneurs sont les personnes qui rencontrent l'ours le plus souvent (28,7 %). Viennent ensuite les membres de l'équipe Ours (25,4 %), et les bergers/éleveurs (17 %). Dans la majorité des cas les observateurs sont seuls (61,5 %) ou à deux (22,1 %). Quel que soit le type d'observateur, les observations se font le plus souvent, soit à courte distance ( 400 m) et sont de longues durées (plus de 30 minutes)», détaille la note, qui précise que «les observations ont lieu, soit en zone de pelouse (50,6 %) soit en forêt (42,8 %).»
Comment réagit l'ours lorsqu'il est en présence de l'homme ?
«Dans la grande majorité des cas (79 %), lorsque l'ours détecte la présence de l'homme, il s'enfuit en courant ou s'éloigne en marchant. Les 4 cas d'agressivité relevés (entre 1996 et 2010 donc) concernent une femelle accompagnée de ses oursons de l'année. Ce comportement agressif se traduit par une ou des charges d'intimidation. À chaque fois l'animal a été surpris à courte distance par une ou 2 personnes.»
«Ces résultats montrent que l'ours est un animal qui évite la présence de l'homme et s'enfuit dès qu'il le détecte. Ce sont surtout les femelles accompagnées d'oursons de l'année qui peuvent se montrer agressives, même si dans la majorité des cas elles s'enfuient dès qu'elles décèlent la présence de l'homme.»