Bonjour, merci de vos réponses :-), et désolée du délai de la mienne...
@teddy : concernant la population des Abruzzes elle est tellement consanguine que sauf erreur désormais considérée comme une sous-espèce avec des caractères dus à cette consanguinité, mais elle se reproduit bien c'est vrai...
Teddy Bear:
le fait de brasser génétiquement la population actuelle ne peut que lui faire du bien.
nous sommes d'accord
Merci pour les liens, je vais aller lire cela de près.
Concernant le "il n'y a plus qu'une seule zone" depuis le bilan ROB 2018 : de mon point de vue c'est très fragile. Cannellito semble être dans une zone tampon, entre les deux anciens noyaux, sans femelles. Sorita ne s'est pas reproduit cette année - et cela me semble inquiétant car sauf erreur depuis le début du suivi intensif dans les Pyrénées les ourses ont régulièrement des portées tous les deux ans, ou chaque année si infanticide - dans le cas de Sorita infanticide et fréquentation de Rodri et Néré ensuite et pourtant... Claverina, à vous lire, ne serait pas suitée non plus. Néré devient âgé, bientôt tout reposera sur Rodri qui peut disparaître. Bref, à suivre, mais il est possible (je ne dis pas probable) que dans un avenir très proche on se retrouve avec uniquement deux femelles qui n'ont pas eu d'oursons, et sans mâle, dans l'ancien noyau occidental. Comme il y aura plus d'ours à l'est, certains mâles se disperseront à la manière de Rodri peut-être mais... on perd du temps. On a perdu de longues années avec Néré et Cannellito et là ce n'est pas gagné.
Donc je maintiens @yoch : on ne peut faire la même chose avec des ours qu'avec des lynx ibériques, mais selon moi on aurait dû forcer la restauration de notre population à partir du moment où ont été décidées les réintroductions. Le fait que cela se fasse sur un terme trop long avec beaucoup d'incertitudes ouvre encore plus la voie à ceux qui contestent le bien-fondé de ces réintroductions.
Espérons que Néré se soit reproduit en partie orientale, et qu'il n'y ait pas eu infanticide de la part d'un autre mâle bien implanté.
@yoch : le fait de prénommer les oursons permet à mon sens l'adhésion du plus grand nombre dans un premier temps (éducation).
Au sujet des anti-ours, je me pose quelques questions, je ne suis pas du tout spécialiste. On parle beaucoup des éleveurs en Ariège. D'abord, est-ce que vous savez si les éleveurs sont indemnisés si les troupeaux ne sont pas protégés ? Ensuite, on ne donne pas suffisamment la parole aux éleveurs qui acceptent la cohabitation. L'opposition aux ours me semble être irréductible dans le sens où les positions sont essentiellement extrémistes. Ces éleveurs se revendiquent du pastoralisme mais où sont les pasteurs justement ? Je peux comprendre leur attitude si ils ont grandi à une époque où l'ours était encore vu comme une espèce nuisible, chassable etc... Où on ne parlait pas encore de biodiversité. Et justement : est-ce que cette opposition est générationnelle ? Ne concernerait principalement que des personnes d'un certain âge ? Je me dis qu'il y a une action d'éducation dans les écoles et que la vision de l'ours peut être différente chez les jeunes, reconnaissant par ex. que leurs produits (fromage par ex.) pourraient bénéficier du patrimoine "ours". Est-ce que les seuls opposants à l'ours sont des éleveurs, ou existe-t-il d'autres profils, par ex. des randonneurs qui auraient peur de l'ours
Il me semble que Cannellito est installé dans une zone où la population était plus favorable aux ours, où les autorités soutenaient les premières réintroductions, donc je maintiens : il faut lui envoyer des femelles, forcer le destin. Il n'y a pas d'autres mâles, ce pourrait être une zone de tranquillité avec des ours génétiquement différents qui se mêleraient dans le futur aux autres. On a perdu Balou, Cachou est né. Maintenant Cachou est mort. Aura-t-on la surprise d'un - au moins un - ourson de Cachou dont il faudra encore s'en inquiéter jusqu'à ce qu'il se soit reproduit avec succès... Non, décidément, la population pyrénéenne est extrêmement fragile à moyen terme. Merci @Teddy d'indiquer que les espagnols évoquent le transfert d'ours cantabriques.
Quoiqu'il en soit, pour en revenir aux opposants, je me demande comment vont réagir ces éleveurs lorsque le loup se réappropriera l'espace pyrénéen (il me semble avoir vu récemment le cas d'un premier loup vu en Ariège), ce qui me semble inéluctable (sauf chasse). Le loup me semble une autre paire de manches que l'ours pour les brebis.
Enfin, concernant la diversité génétique de la population, reste le cas des Bambou, Fadeta, Patoune et autres : le côté espagnol. Si j'ai bien compris il y a très peu d'analyses génétiques du côté espagnol. Espérons effectivement que Néré, Goiat soient les pères de portées. Et que certaines ourses, comme Patoune, aient échappé aux suivis qui sont moindres côté espagnol à ce que, là aussi, je crois comprendre. Et si Noisette ou Pollen étaient vivantes ? ou aient eu des oursons ? lol ;-) Quelle est cette ourse suitée, si c'est avéré, sur Bielsa ? ;-)